La surprenante provenance du sel rose de l’Himalaya

La surprenante provenance du sel rose de l’Himalaya

 

En lampe ou en condiment, ce sel ne passe pas inaperçu. Qu’est ce qui fait sa différence ? Et d’où vient- il vraiment ? Partons ensemble explorer la mine de Khewra, là où est extrait ce fameux sel rose dit de l’Himalaya

 

 

Le sel rose sous différentes formes

Vous l’avez certainement croisé dans les magasins bio et épiceries fines. Vous l’utilisez peut-être pour assaisonner vos plats.

 

Lampe et cendrier en sel rose de l'Himalaya

On dit qu’il réduirait la pression artérielle et améliorerait la circulation sanguine, entre autres.

Présent aussi dans la déco, on le retrouve sous forme de lampe et de bougeoir. Ces objets placés dans votre doux foyer amélioreraient significativement la concentration, contribueraient à votre bien-être et créeraient une atmosphère relaxante.

 

Je n’ai aucune idée de la véracité de tous les bienfaits qu’on lui prête. Ce dont je suis sûre en revanche, c’est que ce sel gemme est issu de la terre par extraction -contrairement au sel marin qui lui, provient des marais salants et de l’évaporation. Ce sel fossile n’a pas connu de pollution extérieure, il est d’une grande pureté. Il est non iodé et riche en oligo-éléments.

Dès la première utilisation, son goût très salé nous incite à diminuer considérablement la quantité habituelle de sel dans nos petits plats.. ce qui est déjà une belle réussite. Esthétiquement, ses cristaux pailletés de rose intriguent et fascinent.

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Qui se cache derrière ce nom qui invite au voyage ?

A environ 160km d’Islamabad, Kherwa est une ville située au contrefort de l’Himalaya, dans la région du Pendjab Pakistanais. Sa principale attraction touristique est sa mine de sel.

 

 

C’est un peu par hasard, lors de mon voyage au Pakistan, que j’ai vraiment découvert le sel gemme. Ces lampes ‘zen’ et ces cristaux roses, je les avais aperçus en occident bien sûr, mais je ne m’étais jamais posé la question sur leur provenance ou sur leur confection. En somme, je ne m’y étais tout simplement jamais intéressée.

 

Lampes de sel rose de l'Himalaya

 

Je logeais alors à Jehlum, jolie petite ville chargée d’histoire. Mon hôte et ami, me proposa avec enthousiasme de m’accompagner à la très célèbre mine de Khewra. Tu ne peux pas partir du Pendjab sans l’avoir visitée, me dit-il.

Surpris par mon ignorance concernant cet endroit, il décida de m’y emmener avec sa famille dès le lendemain, me promettant une journée riche en découverte.

 

-Vous m’accompagnez ?

 

La légende et les origines du site

 

La mine est creusée dans une montagne qui fait partie de la Salt Range pakistanaise.

 

Salt range de Khewra et mine de sel rose de l'Himalaya

 

Formée il y a plus de 800 millions d’années suite à l’évaporation d’une mer peu profonde, cette chaîne de montagnes est riche en minéraux. La région est connue pour ses découvertes paléontologiques. Elle attire des géologues et archéologues du monde entier.

 

 

 

Alexandre le Grand Khewra

 

Le site a été découvert en 325 avant J.C. par les troupes d’Alexandre le Grand.

La légende raconte qu’après une bataille, Alexandre et son armée seraient venus se reposer à Khewra. Les chevaux épuisés, commencèrent à lécher les pierres environnantes. Intrigué par la scène, un soldat constata ainsi que les roches étaient salées. La mine était révélée !

 

Cependant, le commerce du sel a seulement commencé XVIe siècle .

À la chute de l’empire moghol, la mine de Khewra a été reprise par les sikhs puis par les britanniques qui ont industrialisé son fonctionnement. Elle continue de fonctionner aujourd’hui en tant que centre minier, de recherche et de tourisme.

 

Visite de la mine

 

Gare mine de sel rose à Khewra

Avant de descendre dans les profondeurs, je vous fais partager quelques précisons données par le conducteur du train – j’ai eu la chance d’être assise juste derrière lui 😉 – et confirmées plus tard par le guide:

 

Depuis le début du XXe siècle, période de l’occupation britannique, tous les mineurs possèdent un titre héréditaire. On travaille donc à la mine de père en fils. Ce titre leur permet de bénéficier de prestations médicales et de prises en charge de certains frais comme le logement ou les études de leurs enfants.

 

Pour des raisons de sécurité, seulement 50% du sel trouvé est extrait dans un périmètre de 110km²

 

L’extraction se fait manuellement.

 

Dans plusieurs endroits de la mine, le sel rose est pur à 99%

 

Ce petit train électrique construit en 1930, remontait autrefois le sel extrait de la mine. Désormais, il transporte les touristes venus découvrir ces grottes et tunnels aux couleurs translucides, blanches et roses.

 

En plus de l’exploitation traditionnelle, la mine abrite une clinique d’asthme. Les grottes de sel sont considérées par certains comme une excellente alternative aux médicaments. Les patients souffrant de problèmes respiratoires viennent donc ici bénéficier de l’inhalation de particules de sels antibactériens.

 

 

Mosquée et scupture en sel rose

 

Plus surprenant encore, dans ce dédale de 40km de tunnels, on y découvre un lieu vivant tel un petit village. Ici, un café proposant une petite restauration. Là, un magasin de souvenirs . Plusieurs reproductions de monuments et de belles sculptures en sel sont disséminés un peu partout. La mine de Khewra a même son propre bureau de poste construit entièrement en briques de sel!

 

 

Observer les formations salines et admirer ces sculptures est absolument fascinant. Leur mise en lumière est particulièrement réussie.

 

Il faut essayer d’imaginer que tout au long de ces millénaires, le sel au cœur de la montagne a été creusé, utilisé et échangé par tant de communautés. Ce sel rose qui a servi de toile de fond à des milliers d’années d’événements historiques, de cérémonies et de mutations.

 

En avril 2016, l’état pakistanais a soumis le site à la liste indicative de l’Unesco. Procédure pour tenter d’obtenir l’inscription officielle du bien.

 

Stand de souvenirs et stalactites de sel rose

 

Dehors, sur la route qui descend de la mine à la ville, des dizaines de petits magasins proposent les fameuses lampes sous différentes formes. On y trouve aussi de nombreux bibelots : des dauphins et autres animaux, des pierres de massage, son signe astrologique… Bref, toutes sortes de souvenirs souvent bien kitsch dignes des plus grands sites touristiques.

Il y en a pour tous les goûts, à chacun de vérifier si ces objets peuvent apporter relaxation et aide à la méditation 🙂

 

Quant à moi, je suis repartie du site avec quelques sachets du précieux condiment bien sûr, ainsi qu’un beau cendrier.

 

 

Le meilleur moyen d’arriver à Khewra est en voiture.
Si vous partez d’Islamabad, il faut compter 2h30 par l’autoroute. Je vous conseille plutôt d’emprunter la N5. Ce trajet, plus long de 40km environ, traverse des paysages pittoresques.

Petit détail bon à savoir: Le prix d’entrée des sites au Pakistan est souvent multiplié par 5 pour les étrangers (je n’exagère pas!)

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur l’histoire de la mine et de la ville, c’est ici – article en anglais.

 

Je remercie Houda et Ali pour leur chaleureuse hospitalité et pour cette belle journée passée ensemble

Claire
16 Comments
  • malige
    Répondre

    Bonsoir Claire ,,,, Quel magnifique voyage à la découverte du sel de l’himalaya, ,,,, trés joli reportage qui nous a permis d’en savoir plus sur notre lampe en pierre de sel,,,, dont nous étions loin de nous douter de son origine,,,, merci et continuez à nous faire découvrir d’autres contrées,,,,

    6 février 2017 at 21 h 19 min
  • olivier
    Répondre

    Merci claire de nous faire partager vos découvertes et de nous permettre d’enrichir nos connaissances. Je possède un magnifique cendrier en pierre de sel et j’ignorais totalement sa provenance exacte hormis le fait que l’amie qui me l’a offert revenais du Pakistan . très belles photos et commentaires continuez à nous faire rêver par vos futures decouvertes .

    6 février 2017 at 21 h 42 min
  • Kasha
    Répondre

    Great post! We will be linking to this particularly great
    post on our website. Keep up the great writing.

    8 février 2017 at 0 h 03 min
  • Chantal
    Répondre

    Merci,article très intéressant, du coup ça m’a donné envie d’y aller je pense que mon prochain voyage pourrait être le Pakistan

    9 février 2017 at 13 h 41 min
  • Et bien merci pour cette balade dans ces grottes à laquelle je viens enfin de m’adonner aujourd’hui Claire 🙂

    13 février 2017 at 21 h 23 min
  • Bon reportage, très intéressant! Le site est tout neuf mais n’oublie pas de rapidement remplir la page « A propos » pour qu’on en sache plus (es-tu reporter? Où est-ce juste un blog voyage pour tes vacances? Etc…).

    19 février 2017 at 22 h 42 min
  • ARLETTE
    UN GRAND PLAISIR POUR CES PHOTOS Á REGARDER CELA FAIT RÊVER J.ESPÉRE QUE D’AUTRES PHOTOS SONT EN COURS

    22 février 2017 at 10 h 38 min
  • Bernard REGIS
    Répondre

    Bonsoir, je pensais que le sel rose de l’himalaya provenait de la tectonique des plaques qui ont fait s’élever le plancher océanique.
    Bon Merci pour vos informations. B.REGIS

    12 avril 2020 at 0 h 04 min
  • Muller
    Répondre

    Merci beaucoup pour ces explications….

    22 octobre 2021 at 11 h 44 min

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